1 - Brève présentation
« RRR, ère, erre, air »
Une exposition d’art contemporain à Varennes sous Dun. L’ancienne filature s’affirme de mois en mois comme un lieu d’art à la fois exigeant et ouvert à tous.
--> Jusqu’au 22 septembre.
Ouvert vendredi-samedi-dimanche/ 15h-19h ou sur rdv au 06 20 29 18 66
Après plusieurs manifestations artistiques et culturelles qui ont attiré un large public en 2023 et la première partie de l’année 2024, la Filature de Varennes sous Dun confirme avec succès son engagement pour l’art en présentant une imposante exposition de sept artistes, très présents - notamment- sur les scènes artistiques lyonnaises et grenobloises. Cette exposition d’art contemporain mobilise la sculpture, la peinture, l’installation, la photographie, le dessin et la céramique pour occuper pleinement et mettre en valeur l’ancien espace de production de laine. Il y est question- en particulier- d’araignées et de fils, de mémoires des corps et des visages, des sensations de peintures et des jeux de couleurs avec l’environnement du grand bâtiment.
Avec : Jean-Philippe AUBANEL - MATT COCO - Simon FEYDIEU - Yann LEVY - Paul RAGUENES - Virginie PIOTROWSKI - Benjamin SOZZI
2 - Les artistes exposants
Jean-Philippe AUBANEL, vit à Écully-Rhône. Travaille à Villefranche-sur-Saône -https://fondsartcontemporain.paris.fr/storage/document/71/21971_66544533de8ff.pdf
MATT COCO, vit et travaille à Lyon - catherine.moriniere@wanadoo.fr - https://www.mattcocohello.wordpress.com/cvcontact/
Simon FEYDIEU, vit et travaille à Lyon - simonfeydieu@yahoo.fr - www.instagram.com/simonfeydieu/
Yann LEVY, vit et travaille à Lyon - ylvy05@yahoo.fr - http://yannlevy.net/
Paul RAGUENES, vit et travaille à Lyon - raguenes@gmail.com -
Virginie PIOTROWSKI, vit dans les Alpes françaises - piotrowski.virginie@gmail.com - https://virginie-piotrowski.fr/bio/
Benjamin SOZZI, vit et travaille à Lyon - benjamin.sozzi69@gmail.com - http://www.benjaminsozzi.art
1er atelier - Benjamin Sozzi, peintures (et sélection murale de multiples des artistes)
2ème atelier - Matt Coco, Yann Lévy, Virginie Piotrowski
3ème atelier - Jean-Philippe Aubanel, Paul Raguenes, Simon Feydieu
3 - Sous-titre de l’exposition « RRR, ère, erre, air »
Si, en entendant R, vous comprenez air du temps, alors écoutez l’ère qui change. Celle des mots qui vont jaillir sur les lieux habités par d’autres gestes et d’autres histoires qui courent le long des murs, sous la lumière oblique des grandes verrières, le long des fils tendus d’un récit à écrire. Songerez-vous que ce grand navire de filature n’en a pas fini de glisser sur son erre, si vous suivez les erres comme traces effacées de ce qui l’a parcouru et le peuple encore, dans l’aire d’un espace immense traversé par les souffles d’air agités aujourd’hui par la main des artistes et les mots des poètes ?
4 - Préface de l’exposition
« Pour le commissaire d’exposition ou l’artiste qui franchit, pour la première fois, le seuil discret de l’ancienne filature pour s’engager dans l’enfilade de ses salles immenses, la conviction s’impose d’emblée qu’il va devoir compter avec ce déjà-là d’une personnalité singulière et exigeante. Ce bâtiment, qui parle haut et fort, n’est pas simplement un espace définitivement figé dans une posture patrimoniale ou mémorielle, mais le cadre adapté à l’accueil de productions artistiques contemporaines, en résonance avec les regards qui le traversent aujourd’hui et le chœur des voix de ceux qui l’ont vécu.
Le parti scénographique est celui de la réunion d’œuvres polyphoniques, mais liées entre elles par une forte exigence de complicité avec l’environnement matériel et naturel de l’ouvrage. Les artistes que nous avons réunis ont tous, dans leurs manières, souligné le potentiel narratif et poétique des grandes ouvertures sous la lumière du nord, celui des vues vers les frondaisons aux couleurs changeantes ou celui de cette petite statue qu’on devine à peine sur les hauts, celui des poutrelles massives et des grands murs qui s’offrent, du bief du Sornin qui plonge sous les pieds. C’est cette co-présence de petits signes, de mycorhizes de mémoire et de vitalité pour le futur, qui fait écosystème pour cette exposition et celles qui suivront. C’est cette multiplicité sensible, rythmée dans l’espace de grandes séquences et riche de discrets indices, qui permet que cette construction industrielle soit autre chose qu’un stimulant container d’œuvres disposées dans un cadre alternatif, par l’accent fort mis sur l’intrication du lieu avec la création à venir.
Les oeuvres des sept artistes ont été conçues en écho à cet ensemble d’exigences et, pour la plupart fabriquées in situ, pour répondre à la présence des formes, des matériaux bruts et des couleurs d’un jardin en pente douce au milieu des rondeurs du Brionnais. Ces oeuvres sont métaphoriques ou accrochées au réel, monumentales ou furtives, peintes ou installées, ponctuelles ou articulées. Elles sont figuratives ou abstraites, si l’on retient encore cette distinction. Elles forment une totalité qui fait tenir ensemble apparitions, confrontations et murmures, dans une joyeuse ribambelle de mots et de signes se bousculant dans la cacophonie temporelle des histoires de ceux qui passent. Tel est l’objectif réaliste et impossible de tous les artistes du monde : faire entrer les choses de l’art dans le langage qui court mais réfuter les mots qui feront évanouir les sensations que leur geste fait lever.
Le choix retenu est celui d’une ligne claire d’exposition qui favorise les situations de rencontre qui laisseront des traces parmi les sensibilités et les points de vue, en prenant appui sur la forte personnalité stylistique et architectonique du bâtiment, qu’il convient d’aborder en légèreté, sans artifices ni traits forcés, dans la reconnaissance d’une œuvre en soi.
Quand le lieu fait lien. »
Christian Sozzi, commissaire d’exposition.